Après un peu de repos, nous
partons pour le nord du Laos à Phongsali. Dans le bus ça s’entasse,
ça s’assoie sur des mini tabourets (ou sac de riz) entre les sièges, ça parle laotien
mais ça parle aussi beaucoup français ! Nous sommes 8 Eléonore,
Daniel et Victor les grenoblois et Christelle, Gaëlle et Antoine les lyonnais.
C’est tous ensemble que nous partirons pour le « multi ethni trek »
de 3 jours mêlant découverte du paysage et des ethnies aux croyances animistes encore très fortes.
Le petit village de Phongsali…euh pardon la capitale de la
province de Phongsali est perchée sur les hauteurs. Nous découvrons les premiers habits
traditionnels. Pour prendre des forces avant notre trek, nous partons pour une « fondue laotienne ». Un vrai délice ! Sur le
chemin du retour, nous ne résisterons pas à s’inviter dans une danse de
mariage. Un cercle d’hommes et un de femmes ou l’on tourne en rond (sur le pont
d’Avignon !).
Le lendemain ça commence. La chaleur nous fait savoir que
l’on va devoir rationner l’eau ! Hé oui c’est bien la saison sèche. Les
sources d’eau potables sont rares et un peu boueuse. Mais quand on a soif sous
35°, on boit !
L’arrivée dans les
villages se marque par l’agitation des porcs, porcelets, coqs, poules !
Les enfants se passent le mot et viennent à notre rencontre mais restent craintifs et timides. Les femmes quant à elles travaillent dures. Ce sont elles, parfois à un très jeune âge, qui vont chercher l’eau, le bois…
La communication est difficile avec les habitants. Ils ne
rencontrent pas souvent des touristes. Les hommes parlent parfois le
laotien mais les femmes uniquement le langage du village. Il y a toujours ce
double regard. Notre regard curieux mais aussi le leur qui est tout aussi
interrogateur. C’est un peu une rencontre de deux extrêmes, une rencontre du
bout du monde. Pour essayer de briser la glace et tenter un moment de partage Antoine sort sa guitare, nous
chantons. Un petit attroupement se crée. La nuit tombe ainsi que la température
(enfin…), nous sortons les lumières pour faire durer ce moment là où nul fil électrique n’arrive. Nous essayerons aussi l’approche du jonglage et clownerie
sous les yeux et rires des enfants.
Pour les repas nous nous asseyons sur nos petits tabourets
au raz du sol, tous autour d’une table avec le riz gluant qui n’est
jamais très loin ! Riz, aubergines, sorte de pommes de terre et bambou
seront notre carburants matin midi et soir pour ces 3 jours. Nos esprits divaguent parfois et fantasment sur de doux plaisirs culinaires. Avant chaque
repas, la tradition veut que l’on boit deux verres de Lao Lao, un alcool de riz
local. Ca chauffe l’estomac !! Le premier soir, il est bu un peu en excès…Les
autres fois, surtout au petit déjeuner ca a été beaucoup plus dur. D'ailleurs nous en
ferons l’impasse. Les femmes ne mangent pas avec
nous, elles veillent sur le feu et sur les plats afin de les remplir quand ils
sont quasi vides.
Petite anecdote durant la rando : Ludo aura la joie de
découvrir une sangsue sur l’aine dans une pente bien raide. Vous connaissez
peut être un des remèdes pour les enlever ? Le feu… Pas évident à cet
endroit… En tout cas ça à bien fait rire le groupe ! Il y a aussi les
chutes, les pieds qui glissent du rocher pour finir dans l’eau, les ronces qui
s’accrochent aux vêtements ou à la peau…
La chaleur du soleil n’étant pas suffisant, les
« brûlis » s’en mêlent. Notre chemin passe dans un immense brasier.
Nous contemplons, un peu abasourdi, ce triste spectacle. La forêt au Laos est
magnifique quand elle n’est pas détruite. Pendant ce trek, hélas, nous verrons
beaucoup, beaucoup trop même, de zones brûlés. Interrogations face à ce
que l’on voit. Le problème reste sûrement complexe et la déforestation massive par
abattage semble également être un problème majeur pour la forêt Laotienne. Mais
nous manquons d’éléments pour étayer nos propos.
Le soir nous dormons dans les habitations des villageois.
Des sortes de petits matelas sont posées sur les planches de bois. Confort
sommaire mais nous dormirons comme des pierres enveloppés ou asphyxiés par la
fumée du feu (sans doute pour protéger des moustiques ?).
Le trek a été dur, surtout le deuxième jour mais quelle
authenticité ! Nous rapportons que très peu de photos. L’angoisse qu’on
leur vol leur âme est encore très présente. La sortie de l’appareil photo cause
une dispersion au pas de course ! Nous les rangeons donc et gardons de
belles images en mémoire.
Nous sommes vraiment heureux de ce choix et cela restera une
des plus belles expériences de notre voyage.
Dépaysement total!!!
RépondreSupprimerBonne route. BIZ
Oui MC, c'était une belle aventure! Biz
RépondreSupprimerY a des photos de la sangsue???
RépondreSupprimerSympa votre article ! Il retrace bien nos aventures lors de ce trek dans les villages montagnards.
RépondreSupprimerCe trek est un bon souvenir pour nous aussi !
Continuez bien vos aventures et on compte vous revoir a votre retour. (Pour nous c`est d`ici 10 j... ca va faire tout drole...)
Bisous
Eleonore & Daniel